La kinésithérapie post-accouchement en Belgique : un modèle à suivre ?

En quoi la kinésithérapie post-accouchement en Belgique est un modèle à suivre ?

Lorsqu’on évoque le post-partum, on pense souvent aux premiers instants avec bébé, aux nuits écourtées et à l’allaitement… Mais on oublie parfois qu’il s’agit également d’une période où le corps de la jeune maman a besoin d’un accompagnement spécifique. Dans plusieurs pays, et notamment en Belgique, la kinésithérapie fait partie intégrante de la prise en charge post-accouchement en maternité. Zoom sur cette pratique et ses bénéfices.

1. Une pratique plus répandue en Belgique : la kinésithérapie post-accouchement

En Belgique, il est courant de rencontrer un·e kinésithérapeute dès les premières heures ou les premiers jours après la naissance. Dans la plupart des maternités, ce suivi est souvent inscrit dans le protocole de soins.

- Objectif principal :

permettre à la jeune maman de prendre conscience de son périnée, de soulager d’éventuelles douleurs et de récupérer plus rapidement sa mobilité.

- Une intervention précoce :

contrairement à d’autres pays où l’on attend parfois plusieurs semaines (voire plus) pour proposer une rééducation, la Belgique privilégie une approche immédiate.

Bien entendu, cela varie d’un établissement à l’autre : dans certains hôpitaux, le passage d’un·e kinésithérapeute est systématique, tandis que dans d’autres, il peut être suggéré ou proposé au cas par cas. Dans l’ensemble, il reste toutefois plus ancré dans la culture médicale belge qu’il ne l’est dans d’autres pays.

2. Pourquoi est-ce important de débuter tôt ?

Le post-partum n’est pas qu’une période de repos : c’est aussi un moment charnière pour la récupération du corps. Pendant la grossesse, le périnée et la sangle abdominale sont mis à rude épreuve. Les hormones, la prise de poids et l’accouchement (par voie basse ou césarienne) peuvent laisser des séquelles si aucune prise en charge n’est envisagée.

- Prise de conscience périnéale :

Dès les premiers jours, un·e kiné spécialisé·e va aider la maman à localiser, contracter et relâcher correctement le plancher pelvien.

- Prévenir les douleurs :

Lombaires, bassin, cicatrice de césarienne… autant de zones qui gagnent à être évaluées et, si besoin, soulagées par des mobilisations adaptées.

- Adopter les bonnes postures :

Porter bébé, donner le sein ou le biberon, se baisser pour ramasser des objets… Autant de gestes quotidiens qui peuvent provoquer ou aggraver des douleurs si on ne les exécute pas correctement.

Cette approche préventive a fait ses preuves : on constate moins de complications ou de douleurs chroniques chez les femmes qui bénéficient d’une rééducation précoce.

3. Comment se déroule une séance de kinésithérapie post-partum en Belgique ?

Même si chaque établissement a ses spécificités, on retrouve souvent le même type de protocole :

1. Entretien initial :

Le kinésithérapeute discute avec la maman pour connaître ses ressentis, ses antécédents et ses besoins urgents.

2. Évaluation physique :

Observation ou palpation (si besoin) du périnée, de la posture, recherche de points de tension, etc.

3. Conseils pratiques :

Postures d’allaitement, portage ergonomique, exercices de respiration, gestes pour soulager le bas du dos, etc.

4. Exercices doux :

Respiratoires, étirements, relaxation musculaire, initiation à la contraction périnéale (si autorisé et adapté).

La durée et la fréquence des séances varient selon l’évolution de la maman et les protocoles de l’hôpital. Parfois, une ou deux séances suffisent pour donner les clés d’un bon rétablissement ; d’autres fois, un suivi plus étendu s’avère nécessaire.

4. Quels bénéfices pour les jeunes mamans ?

- Récupération accélérée :

Moins de douleurs, retour plus rapide à une mobilité satisfaisante.

- Prévention de l’incontinence :

Une meilleure connaissance du périnée réduit fortement les risques de fuites urinaires à long terme.

- Plus de confiance :

Se sentir soutenue dans sa convalescence post-partum aide à aborder cette période (et les responsabilités qui l’accompagnent) avec plus de sérénité.

- Aide psychologique :

Même si la kinésithérapie n’est pas une thérapie mentale, le fait d’être écoutée, guidée et orientée peut contribuer au bien-être global de la maman.

5. Un modèle à adopter ailleurs ?

En Belgique, la démarche est suffisamment reconnue pour être en partie remboursée par la sécurité sociale et les mutuelles, rendant ces séances plus accessibles. Dans d’autres pays, dont la France, la prise en charge précoce par un·e kiné spécialisé·e en post-partum n’est pas toujours la norme et se fait souvent sur initiative personnelle de la patiente, avec un remboursement moins évident.

Pourtant, les bénéfices de cette approche sont clairement établis : diminuer le risque de complications, accélérer la récupération et offrir un soutien bienvenu dans une période charnière de la vie d’une femme.

- Des initiatives commencent à voir le jour :

Certains établissements en France s’en inspirent et font appel à des kinés dès la maternité, mais la pratique reste encore trop inégale.

- Un enjeu de santé publique :

Le bien-être des mamans (et leur disponibilité pour leur nouveau-né) contribue à l’épanouissement de toute la famille, voire de la société dans son ensemble.

Si tu es sur le point d’accoucher ou que tu viens tout juste de donner naissance, renseigne-toi sur l’accompagnement proposé par Jardins de Naissance : un suivi en ligne et personnalisé pour avoir des pros toujours dans ta poche. Ainsi, tu peux être guidée pas à pas pour mieux vivre ton post-partum. Après tout, prendre soin de toi, c’est aussi prendre soin de ton bébé !

La présence de kinésithérapeutes spécialisés dans les services de maternité est une réelle avancée pour la santé des femmes, et la Belgique est souvent citée comme exemple en la matière. Cette approche précoce de la rééducation post-partum devrait devenir un réflexe dans toutes les maternités, tant elle est bénéfique pour la mère (physiquement et moralement) et, par extension, pour toute la famille.